- Perdita Lynch
- Résumé : [UC]Age : 36 ansOrigines : Afro-américainesCollectif : Pro-Station
Un jour après l'autre (Sol)
Toute à ses pensées, Perdita mit un petit moment à remarquer la silhouette hésitante tapie au coin de son regard. Elle s’était surprise à rire. Elle. Riant à la plaisanterie idiote d’une adolescente venue rattraper les dégâts d’une expérience capillaire hasardeuse. Ce soudain accès de légèreté, si spontané, si inattendu, l’avait sidéré plus que si quelqu’un avait soudain défendu l’arme atomique. La petite avait eu l’air très contente d’elle, malgré sa frange faite maison, pas droite et relevée en épis rebelle sur son front mais s’en rendre compte avait arrêté net l’enseignante. Elle s’était dépêchée de faire ce qu’elle pouvait pour l’adolescente avec un petit sourire poli scotché aux lèvres, essayant de repousser le visage d’Owen et, venant de pair avec, un étouffant sentiment de culpabilité qui entendait faire sa loi.
Perdita aurait pu s’abandonner à ses sombres pensées après le départ de la gosse, et ce pendant la totalité de ses heures libres, si un mouvement en périphérie de sa vision ne l’avait pas arrêtée avant. Sol et son éternel regard de chien battu. En temps normal, le découvrir là avec son air de pénitent n’aurait fait que l’exaspérer un peu plus mais les choses étant ce qu’elles étaient, ce petit pic de culpabilité était exactement le genre de rappel qu’il lui fallait. Elle jeta un coup d’œil à sa tignasse et tapota le dossier de la chaise duquel elle avait retiré machinalement toute trace de sa précédente occupante. « Viens donc t’assoir, Sol. » L’invita-t-elle avec un regard d’avertissement tiré de la force de l’habitude. Il avait l’air de porter sur ses épaules la responsabilité de l’incendie de l’an passé – pour lequel il avait d’ailleurs été limogé – comme s’il avait lui-même mis le feu à l’infirmerie. Ce qui l’agaçait d’autant plus qu’elle savait pertinemment qu’il n’avait rien à voir là-dedans.
Perdita aurait pu s’abandonner à ses sombres pensées après le départ de la gosse, et ce pendant la totalité de ses heures libres, si un mouvement en périphérie de sa vision ne l’avait pas arrêtée avant. Sol et son éternel regard de chien battu. En temps normal, le découvrir là avec son air de pénitent n’aurait fait que l’exaspérer un peu plus mais les choses étant ce qu’elles étaient, ce petit pic de culpabilité était exactement le genre de rappel qu’il lui fallait. Elle jeta un coup d’œil à sa tignasse et tapota le dossier de la chaise duquel elle avait retiré machinalement toute trace de sa précédente occupante. « Viens donc t’assoir, Sol. » L’invita-t-elle avec un regard d’avertissement tiré de la force de l’habitude. Il avait l’air de porter sur ses épaules la responsabilité de l’incendie de l’an passé – pour lequel il avait d’ailleurs été limogé – comme s’il avait lui-même mis le feu à l’infirmerie. Ce qui l’agaçait d’autant plus qu’elle savait pertinemment qu’il n’avait rien à voir là-dedans.
- Soledad Gutierrez
- Résumé : Soledad : une grande silhouette sombre à l'air sévère, concentrée, enfermée dans son monde. Derrière la grande stature et la barbe mal entretenue se cache un homme plus délicat et fragile qu'on ne pourrait le croire. Jadis enfant difficile, adolescent rebelle, la maladie a calmé ses ardeurs et a transformé les frustrations et la furie en calme et patience. Sourd depuis ses vingt ans, il navigue dans le monde avec ses angoisses et ses maladresses. Il entretient des rapports particulièrement forts avec sa communauté et son envie de se rendre utile notamment a été fortement remarqué, donnant lieu à sa nomination en tant que shérif. Depuis l'incendie de 2011, pour lequel Sol est tenu responsable de la mort de nombreux stationnaires, il a quitté ses fonctions et est retourné à son assignation principale : instituteur.Age : Quarante-trois ans.Origines : VénézualienneCollectif : La Stabilité - il a des liens forts avec ses membres et entretient une relation de confiance avec la famille Djibo.Me, myself and I :
FICHE STATIONNAIRE
Chronologie:
Relationships:
Agenda:
Re: Un jour après l'autre (Sol)
Il arpentait les couloirs, apparemment sans but, ralentissant à chaque coin de couchette pour scanner les visages puis s'en allait sans un mot. Réflexe d'ancien shérif ou à la recherche de quelqu'un, rien n'était jamais sur avec Gutierrez, dont le regard inquisiteur ne manquait rien ni personne. On osait lui demander sur quelle mission sordide il s'était encore lancé - Soledad était un homme qui ne marchait jamais sans but. Le bruit de ses bottes contre l'asphalte des couloirs faisaient autant fuir certains qu'il agitait d'autres, dont le regard mauvais croisait le sien sans une once de culpabilité. On lui en voulait encore. Ses amis avaient beau dire que non, il suffisait de marcher dix minutes avec Sol - d'un pas rapide, mieux valait suivre - pour saisir toute l'ampleur du drame. La station n'avait pas la mémoire courte, et ceux qui la trahissait traverserait leur vie comme sur les piloris. Du coup, son regard perdit de sa fougue et Gutierrez accéléra le pas. Il avait quelqu'un à voir, et peu de temps à consacrer aux rumeurs.
Au détour d'un couloir, il la vit enfin, sans surprise, non loin de sa couchette. Perdita et son regard triste. Sol ralentit, pas tout à fait sûr de comment l'aborder ni quoi lui dire. Maintenant qu'il se trouvait là, comme un con, c'était comme s'il n'avait plus rien à lui dire. Il passa au moins dix minutes à mijoter, piétinant au détour du couloir, la regardant terminer de couper la tignasse d'une ado qui semblait en avoir bien besoin. Elle le remarqua sur la fin, et lorsque ses yeux tombèrent sur l'incandescense des siens, Sol eut un frisson. Un réflexe, un sentiment montant de nulle part. Un besoin de remettre le monde en ordre. Il s'approcha lorsqu'elle lui fit signe, presque timide, ce aue Soledad n'était pas. "Hey Perdi." Il souffla en s'installant sur la chaise, expirant un soupir de bien être après avoir passé la journée debout. "Désolé j'ai pas réservé. J'espère que tu n'avais personne de prévu parce que..." Il passa les mains dans sa tignasse. "... y'a du boulot crois moi." Soledad et le coiffeur, c'était pas ça, surtout qu'il craignait depuis récemment qu'on lui ruine ses cheveux pour le simple plaisir de la vengeance. Mais Gutierrez y tenait, à ses cheveux. "J'arrive au bon moment ?"
Au détour d'un couloir, il la vit enfin, sans surprise, non loin de sa couchette. Perdita et son regard triste. Sol ralentit, pas tout à fait sûr de comment l'aborder ni quoi lui dire. Maintenant qu'il se trouvait là, comme un con, c'était comme s'il n'avait plus rien à lui dire. Il passa au moins dix minutes à mijoter, piétinant au détour du couloir, la regardant terminer de couper la tignasse d'une ado qui semblait en avoir bien besoin. Elle le remarqua sur la fin, et lorsque ses yeux tombèrent sur l'incandescense des siens, Sol eut un frisson. Un réflexe, un sentiment montant de nulle part. Un besoin de remettre le monde en ordre. Il s'approcha lorsqu'elle lui fit signe, presque timide, ce aue Soledad n'était pas. "Hey Perdi." Il souffla en s'installant sur la chaise, expirant un soupir de bien être après avoir passé la journée debout. "Désolé j'ai pas réservé. J'espère que tu n'avais personne de prévu parce que..." Il passa les mains dans sa tignasse. "... y'a du boulot crois moi." Soledad et le coiffeur, c'était pas ça, surtout qu'il craignait depuis récemment qu'on lui ruine ses cheveux pour le simple plaisir de la vengeance. Mais Gutierrez y tenait, à ses cheveux. "J'arrive au bon moment ?"
- Perdita Lynch
- Résumé : [UC]Age : 36 ansOrigines : Afro-américainesCollectif : Pro-Station
Re: Un jour après l'autre (Sol)
Malgré son air de condamné marchant vers son destin – en l’occurrence vers la porte de sortie de la station –, l’ancien sheriff prit place sur la chaise. Comme à son habitude, il semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Il n’avait pas encore dû avoir le temps d’apprendre à se détendre depuis la fin de son mandat. Avant, Perdita l’habitude de le taquiner à ce sujet quand il traînait ses fesses jusque sous ses ciseaux. Elle profitait de ces moments de tranquillité pour prendre de ses nouvelles et l’enjoindre à se ménager un peu. A parcourir la station d’un bord à l’autre, il allait finir par imprimer sa marque dans le sol là où passait son chemin de patrouille et surtout par se fatiguer. Owen se joignait à elle quand il rentrait de son quart que Sol était encore là puis l’arrosait de ragots et de blagues dont il avait le secret pour l’occuper pendant qu’elle terminait. Il pouvait rester là à jacasser en automatique, assis à califourchon sur une autre chaise ou renversé sur le lit en regardant ses interlocuteurs la tête en bas. Son cœur se serra en revenant à la réalité. En comparaison, tout paraissait plus froid et plus terne. Perdie détestait la manière dont cette espèce de froid s’était glissée dans tous les aspects de sa vie. Dans son quotidien, dans ses relations, dans son cœur, dans son lit. Et pourtant quand elle surprenait un rayon de soleil dans sa vie, elle ne pouvait s’empêcher de l’étouffer et de se sentir coupable pour ce court instant de joie sans lui.
Elle secoua la tête pour le détromper et baissa la tête sur ses boucles un peu longues en esquissant bien malgré elle un petit sourire. Dommage qu’il n’ait pas eu l’occasion de jeter un coup d’œil au désastre capillaire qui l’avait précédé, il aurait pu relativiser sur la notion de dégât. Elle se mordit la lèvre pour reprendre contenance. « Mh… oui. Maintenant, c’est très bien. » Fit-elle dans un souffle à demi hésitant en agitant la main dans l’air. Sa chaise était vide et tant que personne ne venait pleurer parce que son cas réclamait là tout de suite maintenant la plus grande attention de la coiffeuse du dimanche qu’elle était – ce qui était déjà arrivé, la petite blonde avait au moins eu la sagesse de rire de son expérience ratée –, elle pouvait s’occuper de lui. De lui ou d’un autre d’ailleurs, peu importait bien. Sa main hésita en tirant une boucle et elle la reposa en sécurité sur sa hanche. La gêne mêlée de suspicion refaisait son apparition pour entacher leur relation comme elle n’avait pas arrêté de le faire depuis l’incendie. Perdita s’efforça de la chasser en prenant une grande inspiration. Parler ou ne pas en parler, telle était la question. Alors à la place, elle décida de jouer l’ambiguïté. « Qu’est-ce que tu veux ? » Demanda-t-elle en laissant choisir le sens de sa question. Pour ses cheveux ou en venant ici, il n’avait qu’à se décider.
Elle secoua la tête pour le détromper et baissa la tête sur ses boucles un peu longues en esquissant bien malgré elle un petit sourire. Dommage qu’il n’ait pas eu l’occasion de jeter un coup d’œil au désastre capillaire qui l’avait précédé, il aurait pu relativiser sur la notion de dégât. Elle se mordit la lèvre pour reprendre contenance. « Mh… oui. Maintenant, c’est très bien. » Fit-elle dans un souffle à demi hésitant en agitant la main dans l’air. Sa chaise était vide et tant que personne ne venait pleurer parce que son cas réclamait là tout de suite maintenant la plus grande attention de la coiffeuse du dimanche qu’elle était – ce qui était déjà arrivé, la petite blonde avait au moins eu la sagesse de rire de son expérience ratée –, elle pouvait s’occuper de lui. De lui ou d’un autre d’ailleurs, peu importait bien. Sa main hésita en tirant une boucle et elle la reposa en sécurité sur sa hanche. La gêne mêlée de suspicion refaisait son apparition pour entacher leur relation comme elle n’avait pas arrêté de le faire depuis l’incendie. Perdita s’efforça de la chasser en prenant une grande inspiration. Parler ou ne pas en parler, telle était la question. Alors à la place, elle décida de jouer l’ambiguïté. « Qu’est-ce que tu veux ? » Demanda-t-elle en laissant choisir le sens de sa question. Pour ses cheveux ou en venant ici, il n’avait qu’à se décider.
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